
René Demaret était un pianiste, compositeur et dirigent. Dans les années ‘20 il fut peut-être le compositeur le plus populaire en Belgique pour le music hall et jazz. Une figure remarquable et maintenant injustement oubliée. Les informations concernant sa vie privée, sa formation ou sa carrière sont étonnamment rares. Chez les collectionneurs de partitions son nom sera cependant bien connu. Il circule encore maintenant de grandes quantités d’éditions originales de sa musique avec de magnifiques pages de garde de entre autres, René Magritte, Dominique Van Caulaert, Valery, Henval, Peter De Greef, …
Demaret est né en France, mais a fait sa carrière professionnelle en Belgique. Il réalisa en 1925 comme dirigent du Miami Jazz Band, la première série importante d’enregistrements d’une jazz band belge à Londres, Gent et Paris (chaque fois sous un autre nom de groupe). Il est à remarquer que trois sociétés différentes ont pris le risque d’enregistrer le même orchestre et cela pendant une période où l’enregistrement musical était très cher et difficile. Cela prouve que ça valait la peine.
Inspiré par la musique de Broadway et le jazz américain, Demaret a composé lui-même dans ces styles. Avec le Miami Jazz Band, il a effectué des représentations en Belgique et à Paris. Dans les années ‘20 beaucoup de sa musique a été publiée dans de nombreuses maisons d’éditions locales, mais aussi par des maisons importantes comme Schott Frères Edition en Belgique, Salabert en France et plusieurs aux États – Unis. Dans la plupart des éditions musicales de cette période, se trouve aussi une partition pour piano-dirigent. C’est aussi ce que Demaret était : lors de nombreuses prestations de sa musique, il dirigeait et jouait en même temps.
Sa musique a été jouée en Europe, aux États – Unis et au Canada. Elle fut enregistrée sur des rouleaux de piano, et gravée par de différents interprètes et groupes sur disque, même à New York, et ensuite distribuée jusqu’au Mexique et Amérique du sud.
Dans les années ’30, il se dirigea plus sur l’écriture et arrangements pour la musique de films. De ce fait, il rejoint les nombreux artistes anonymes qui ont travaillé pour le cinéma et dont on a plus aucune trace.
Heimweh a été publié à Bruxelles, Londres et Leipzig et a de ce fait un titre triple : Heimweh/Homesick/Chanson nostalgique. Cette composition a été originalement réalisée pour violon solo et orchestre. Publiée pendant la période où Demaret s’occupait essentiellement de music de film (1938), il est peut-être possible que cette musique ait supporté des images de films. Le premier thème est mélancolique et a provoqué des rebondissements harmoniques musicaux liés à la musique américaine, qui a été ici employée largement comme cadre harmonique pour cette mélodie romantique. Le deuxième thème est gitan, sensuel et copieux, faisant penser à Amour de tzigane, l’autre composition de Demaret sur ce CD.
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